Cercle Léopold III - Les deux frères réconciliés

LES DEUX FRERES RECONCILIES


Sans crier gare, le prince Charles se présente chez son frère Léopold, le lendemain du vint-cinquième anniversaire du mariage de celui-ci. Ils ne s’étaient plus vus depuis dix-sept ans. La surprise est complète et heureuse.

Charles, accompagné du général DETHY, son ancien aide de camp, est accueilli les bras ouverts et tous deux sont retenus à déjeuner à l’Hôtel du Cap, à Antibes. La conversation dure fort tard, car les deux frères avaient beaucoup à se dire.

 « Un événement de bon augure, écrit l’hebdomadaire Pourquoi Pas ? (du 27 octobre), puisqu’il renoue avec une tradition des plus sympathiques de la dynastie belge….Il nous paraît que, depuis l’entrevue de la Côte d’Azur, le ciel est désormais au beau fixe entre les deux frères. Il nous paraît ? Non, nous en sommes certains et heureux d’annoncer cette réjouissante nouvelle. C’est un rayon de soleil dans notre maussade automne, c’est la fin de trop de malentendus qui, secrètement, irritaient les Belges »

 Peu après cette mémorable entrevue, le prince Charles sera reçu deux fois à Argenteuil, où il pourra faire la connaissance des enfants du couple royal.

 Le Roi a entre-temps recherché dans ses archives une déclaration faite le 5 juillet 1953 par Miss Sykes, secrétaire du baron de Cartier de Marchienne, qui fut ambassadeur de Belgique à Londres durant la guerre, où on peut lire ceci : «  Le prince Charles vint une première fois à Londres en automne 1944. Son attitude fut parfaitement correcte vis-à-vis de son frère. Il déclarait qu’il était là pour garder la place de son frère. Il a vu des membres de la famille royale anglaise et certains ministres. C’était plutôt une visite personnelle, au cours de laquelle le Régent s’efforça de renouer des contacts. Une deuxième fois, le Régent est venu à Londres, accompagné de Monsieur De Staercke, son chef de cabinet. Tout le monde s’est instantanément rendu compte que l’attitude du Prince avait changé, surtout par le fait de la présence de Monsieur De Staercke à ses côtés, qui ne lâchait le Prince Régent à aucun moment, le suivant au téléphone et partout où il allait….

Au cours de cette visite, le Prince et Monsieur De Staercke furent reçus par le roi d’Angleterre, à Sandringham. C’est à cette époque que, pour la première fois, parut dans la presse anglaise un articulet laissant pressentir qu’il y avait un désaccord entre le Prince Régent et le Roi, son frère ».

par Jean CLEEREMANS

Extrait de son livre «Léopold III - homme libre»  Editions JM COLLET

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