Le cercle Léopold III avait choisi Prigonrieux pour
organiser son assemblée générale. De nombreuses personnalités
françaises, belges et étrangères y ont participé avec l'inauguration du
drapeau de l'association et un dépôt de fleurs au monument aux morts.
Parmi les participants, les responsables de l'Union périgourdine des
mutilés, réformés et anciens combattants autour du président local M.
Roulet, et le maire François Lasternas.. La cérémonie s'est déroulée dans
le silence en mémoire de cet épisode tragique de la « campagne des 18
jours » au cours de laquelle de nombreux soldats belges, mais aussi
français, ont péri parce que sous-équipés.
Un texte, dont le but est « de rétablir la vérité historique » a été rédigé par
l'écrivain feu Marcel Jullian (qui aurait dû être à Prigonrieux ce jour-là) et
Jacques Borgers. président du cercle Léopold III. Ce dernier a donc lu cet «
Hommage aux soldats alliés tombés au champ d'honneur en mai 1940 sur le
territoire de la Belgique ». Un texte qui rappelle : «A l'aube du 10 mai 1940,
sans ultimatum ni déclaration de guerre, l'armée allemande entre en Belgique. Le
roi Léopold III et son gouvernement font appel à la France et à l'Angleterre
pour repousser l'envahisseur. Immédiatement, des troupes françaises et anglaises
traversent les frontières et participent aux opérations militaires. Le 25 mai,
quinze jours après le début de l'invasion allemande, d'âpres combats et de très
regrettables pertes, la situation de l'armée belge s'aggrave d'heure en heure
puisqu'elle ne peut plus compter sur des secours alliés suite, notamment, au
réembarquement des troupes anglaises ».
Et de rappeler : « Le
roi Léopold III met clairement ses alliés au courant de cette situation tout en
encourageant ses troupes à résister en leur disant :
«Votre sort sera le mien.» De grave la situation de l'armée belge devint
tragique et le 27 mai elle est désespérée. Après dix-huit jours d'un combat
d'une rare intensité, le roi se vit dans l'obligation d'y mettre fin afin de
préserver de très nombreuses vies humaines et prévenait ses alliés de
l'intention de l'armée belge de capituler, de demander l'arrêt des hostilités et
non pas de signer un quelconque armistice ou traité de paix. »
Jacques Borgers poursuivait: «Un grave malentendu surgit alors et affecta
gravement les relations franco-belges (..) Le 28 mai 1940, jour de la
capitulation de l'armée belge, Paul Reynaud, président du Conseil français,
piétine la Belgique sans vergogne et se lance dans une virulente diatribe contre
le roi Léopold III, l'accusant, entre autres, d'avoir mis bas les armes sans un
mot pour les soldats français et anglais venus au secours de son pays (...) En
temps de guerre, la vérité est souvent malmenée..., certains hommes également.
Les relations franco-belges en furent blessées. »
Et de souligner :
«Aujourd'hui, la vérité est heureusement rétablie (...). La grandeur du roi
Léopold III et de son armée de 1940 est reconnue, même si, hélas, il reste
encore des cicatrices dans l'esprit de certains. Le cercle Léopold III se veut
précisément être une voix qui porte la vérité historique jusqu'aux oreilles de
ceux qui ne l'auraient pas encore entendue. Nous nous souvenons des nombreux
militaires belges, français, anglais et autres nationalités qui ont donné leur
vie pour la liberté de nos pays, liberté sans laquelle la vérité est étouffée. »
Article de Jacques Boujou paru dans le Sud-Ouest du lundi 26
juillet 2004 |