Association franco-belge Le Cercle Léopold III

UN FAN-CLUB DE LEOPOLD III EN FRANCE

 

  • Un cercle s'est constitué pour perpétuer la mémoire de notre quatrième Roi.
  • On y trouve notamment l'écrivain Marcel Jullian et le comédien Jean Piat.

On sait assez le succès des revues et émissions de télévision à vocation dynastique, même chez nos très républicains voisins du Sud. Il est moins banal, en revanche, de voir apparaître hors de nos frontières une association constituée pour se consacrer à la mémoire d'un Roi des Belges.

Tel est le cas du Cercle Léopold III, créé l'année dernière en France, à Prigonrieux (Dordogne), en vue de rassembler « tous ceux et celles qui souhaitent contribuer à promouvoir l'honneur du roi Léopold III afin de perpétuer sa mémoire et faire mieux connaître son oeuvre et la vérité historique de son règne ». Le propos n'est évidemment pas de refaire la question royale au pays de saint Louis! « Pour nous, le tribunal de l'histoire, sur la base des documents, a rendu son verdict. Il a reconnu la grandeur d'âme de Léopold III, nous dit le président du Cercle, Jacques Borgers, par ailleurs conseiller général de l'Organisation mondiale de la presse périodique (OMPP). Mais à présent, nous voulons agir dans un esprit d'apaisement. En France, on écrit encore aujourd'hui, dans les livres consacrés à la Seconde Guerre mondiale, que Léopold III a laissé tomber tout le monde, qu'il est parti en disant au revoir et merci ».

Durables, de fait, sont les traces laissées par les accusations du président du Conseil Paul Reynaud, même s'il n'y eut qu'un jet de pierre entre la capitulation de la Belgique et celle de la France...

 

Appel au gouvernement

 

 Placée sous le haut patronage de la princesse Maria Esmeralda, la société compte à présent 134 adhérents de différentes nationalités. On y trouve aussi des Belges, bien sûr, dont le président lui‑même, qui est un compatriote établi dans l'Hexagone, ainsi que le général e.r. Robert Close, sénateur honoraire et auteur de « Léopold III: les non‑dits » (éd. Ligne Claire), qui exerce les fonctions de conseiller général d'honneur. Mais l'opinion française fait ici clairement figure de cible privilégiée.

 Les visiteurs du site Internet du cercle y sont d'ailleurs accueillis par une photo prise le 31 juillet 1937, où on voit notre quatrième Souverain, en voyage à Paris, converser chaleureusement avec le général Gouraud, un des chefs les plus populaires de l'armée française depuis la Grande Guerre.

Parmi les personnalités ralliées à la cause figurent notamment le comédien Jean Piat, qui fut un familier d'Argenteuil, tout comme l'écrivain Marcel Jullian qui assure la présidence d’honneur.

A ce titre, celui-ci a réitéré le 3 novembre dernier, jour anniversaire de la naissance de Léopold III,  un appel déjà lancé en 2002 au gouvernement français pour obtenir « que soit établie définitivement, dans la dignité, toute la noblesse

de coeur du roi Léopold III et de sa vaillante armée de 1940 ».Ces paroles ont été prononcées à Paris, place de la Concorde, au pied de la statue d'Albert Ier qui avait été couverte de voiles de deuil le 28 mai 1940.

Jacques Borgers, de son côté, donne des conférences et prépare, avec d'autres membres du "fan-club", un livre qui sera spécialement destiné au public d'outre-Quiévrain: « Chaque fois qu'il y a une manifestation belge, un week-end belge quelque part en France, j'y vais pour corriger ce que nos amis français croient », explique celui qui n'est pas pour rien le fils d'un secrétaire militaire du roi Baudouin. Et d'ajouter: « Que se serait-il passé si Léopold III avait suivi ses ministres en 1940 ? Les ministres, à l'époque, voulaient négocier avec l'Allemagne. C'est l'absente du Roi qui les en a empêchés. »

 

Paul Vaute

 

La Libre Belgique du 15 novembre 2003

Photo d'Etienne Scholasse

Le drapeau du Cercle Léopold III