Belges ou à l'officier de liaison 22. Dès
lors, la reconnaissance du XlI Lancers était-elle
destinée non pas à établir la liaison avec la 2 DC mais à jauger sa capacité à protéger le
repli vers Dunkerke ?
- Un contact à Vladslo (à 5 km au nord-est
de Dixmude) à l'Etat-Major du III Corps d'Armée
belge retiré du front et ne disposant plus que d'un régiment posté sur l'Yser
face à l'Ouest ne
contribua pas à clarifier ses impressions.
Les 26 et 27 mai :
Il ne semble pas y avoir eu de contacts
entre Lanciers malgré la présence avérée du XII Lancers à
Ypres et au Nord de cette
ville. Il ne faut pas perdre de vue que, mission accomplie, ce Régiment
de découverte rentrait passer la nuit à environ 5 km à
l'est du Canal de l'Yser «After a curiously
quiet day» 23. Pendant ce temps, au sein de ce qui restait de la 2
DC renforcée par les 31 et 43 de
ligne, les débris des 1 et 3 Lanciers menaient de rudes combats au Frezenberg,
Saint-Julien et au
passage à niveau de la route de Menin à Ypres, soit entre 2 et 6 km à l'est de
cette dernière ville.
Le PC 2DC était à Staden depuis le 26 mai à 10.30 HL
Cette suite de constats
- remet en question l'assertion: « Rien n'est fait pour se lier aux Britanniques à l'angle étroit de
Menin véritable aspirateur des forces allemandes en direction de Dunkerke 24 ;
- confirme le constat global « Loin de replier son aile exposée derrière le canal de la Mandel ce qui
l'eut coupé de ses alliées, le Haut-Commandement belge faisait le maximum pour leur rendre la
main »25
La 1 DI précédant la 2 DC dans le secteur avait manifesté le même souci le 23 mai 26.
La confusion est accentuée par l'annonce d'une contre-attaque franco-britannique qui se limitera
à la présence temporaire à l'Est de l'Yser de quelques chars de la 2e Division
légère mécanique
française et de quelques voitures du XII Lancers légitimement préoccupés par le
sauvetage des
ponts.
Quant à l'officier de
liaison belge auprès du II Corps britannique faisant mouvement avec ce
QG : vers Wincken (4 km au sud de
Furnes) dans la nuit du 26 au 27 mai, il rapporte: « sur tout
le parcours, il voie la destruction du matériel. A Wincken, le Commandant du Corps n'est pas
aperçu de toute la journée et les officiers d'Etat-Major s'y trouvant refusent
ses rapports se disant
sans communication avec la G.Q.G. et leur propre général » 27.
Cette situation chaotique dans les
liaisons est évoquée - si besoin en est - par d'autres
témoins ou
auteurs :
22 1. van WELKENHUYZEN, op cit p 328-329 attribue cette omission à une « morgue insulaire presque
agressive stimulée par des déconvenues accumulées de jour en jour. .. Un
Pownall et un Brooke précisément
sans citer un Montgomery sont parmi ceux qui manifestent de plus en plus de
hauteur et de mépris ». « Il est
vrai que le chef d'Etat-Major du BEF (Pownall) est peu enclin aux éloges à
partir du moment où il ne s'agit pas
de troupes du Royaume-Uni» p 459 ;
23 STEWART, op cit P 365.
24 BERNARD H., Professeur émérite à l'Ecole Royale Militaire, Panorama
d'une défaite, Duculot 1984, p 123 et
130.
25 W ANTY E., op cit P 244
26 BOUHON J.,
Capitaine-Commandant BEM, Mes souvenirs du 10 au 28 mai au QG 1 DI, Archives
personnelles p 69
27 TERLINDEN op cit P 3. A ce propos, le Professeur BERNARD mentionne
en p 138 que selon son
historiographe A. BRYAN, le Général Alen Brooke serait passé à Zillebeke le 27
mai « Of Belgian soldiers, I
could find no one ... nothing but a cerie void (un vide mystérieux) », Peut-être
ne se rendait-il pas compte qu'il
se trouvait dans son propre secteur à 500 m du chemin
de fer prolongeant le canal Ypres-Comines?
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