XII Lancers 4

Débarqué en France le 15 octobre 1939, le Régiment est cantonné à Hebuterrne dans le Pas-de-
Calais, ce qui lui permettait de terminer un nombre surprenant d'exercices de transmission dans
les environs du golf du Touquet ou du champ de courses d'Auteuil près de Paris. Alerté le 10 mai
1940, il quitte son cantonnement à 10.20 Hr, traverse Bruxelles sous les acclamations et atteint la
Dyle vers 18.00 Hr. Il y est rejoint par son chef de Corps, le Lieutenant-Colonel H. Lumsden
qui était en congé à Londres et par les pigeons prévus pour pallier les lacunes des liaisons arrières.
Relevé le lendemain par les régiments de reconnaissance divisionnaires, il reçoit mission
d'observer les points de passage sur la Gette et le Demer entre Tirlemont et Aerschot et de
prendre contact avec les troupes belges. Ce contact est mentionné en ces termes le 13 mai après-
midi à Drieslinter d'après le Journal de campagne de l'Adjudant-Major du 3e Lanciers:

Notre poste de Drieslinter est renforcé d'un blindé anglais ....

Nos patrouilleurs font l'admiration d'un officier anglais et d'un officier français qui, tour comme
moi, les suivent des yeux dans le
« no man's land». Par contre, le rapport d'un chef de Peloton
du XII Lancers fait état de la médiocre allure de troupes belges repliées du Canal Albert où elles
ont subi le premier choc et traversant à pied le dispositif de recueil après trois nuits sans sommeil
et abattant dans le même temps des étapes totalisant la centaine de km. Un autre mentionne un
canon anti-chars en position sans épaulement ou des discussions récurrentes quant à l
'heure de
mise à feu de destruction ..
.

A l'issue de ces opérations, le XII Lancers fut placé en réserve à Lennick Saint-Quentin d'où il
exécuta des opérations de reconnaissance et de sûreté vers Ath, Hal, Crammonr, Lessines et
Tournai.
Dans le secteur britannique également: « The situation was extremely obscure, no one
apparently knowing what troops there were already in the area or what developments were taking
place on this front ..
. in the confusions of a withdrawal and now surrounded by the preliminary
of defeat-abandoned equipment and dumps of stores and ammunition still undestroyed
». Les
jours suivants, le Régiment participa à la
« final phase of a confused and desesperate fighting » de
la bataille d'Arras à l'issue de laquelle il fut déplacé vers le nord et mis au repos le 23 mai pour
reconstituer les moyens qui lui restaient.

Pour respecter la chronologie et la cohérence de l'exposé, il faut maintenant mentionner plusieurs
événements importants pour la suite de la Campagne:

- le 19 mai, Lord Gort commandant le BEF ayant fait savoir au War Office que le retrait vers
Dunkerke semblait inévitable, l'Amirauté prépare l'évacuation par mer du BEF et 28
.000
« bouches inutiles» auront déjà quitté la France le 26 mai lorsque débuta l'opération
proprement dite du non-code Dynamo
".

4 STEWART P.F, Cap M.C., The History of the XII Royal Lancers (Prince of Wales's), Camberledge Oxford
University Press, London 1959 p 348 à 372
.

Le XII Lancers se composait de trois Escadrons de 12 véhicules à roues Morris AC9, mal pourvu en pièces de
rechange
« under-engined, under armored, under-armed (1 fusil-mitrailleur, 1 fusil anti-tank, 1 lance-pot
fumigène). Ce véhicule était surnommé
« suicide-box »,

Des camions Commer complétaient le charroi.

Apparemment très apprécié en milieu militaire et devenu Commandant de Brigade et Division blindée en Libye,
le Lieutenant-Colonel Lumsden eut quelques divergences avec le Général Montgomery. Muté en liaison dans le
Pacifique, il fut tué sur le cuirassé U.S
.S. Missouri au cours d'une attaque d'avions kamikaze japonais.

5 ELLIS L.F., Major C.V. O., c.B.E.,3D.S.O., M.C., The War in France and Flanders 1939-1940, Her Majesty's
Stationery Office, London 1953 p 178
.

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