6 officiers, 8
sous-officiers et 57 brigadiers et cavaliers des 1 et 3 Lanciers
tombèrent au champ
d'honneur pendant ces trois jours dont 44 à Gheluwe. Les pertes au sein de la 2 DC sont
similaires.
La bataille de la Lys (24-28 mai) « seule bataille coordonnée sur le front de l'ouest en mai 40 »
coûta la vie à 2.549
militaires belges et cet épisode de notre Histoire militaire est trop méconnu 40.
CONCLUSIONS
Les exemples de liaisons défectueuses furent
nombreux et ont même causé des pertes de part et
d'autre. Faute de suffisamment d'officiers de liaison polyglottes échangés
entre divisions belges et
britanniques, des décrochages s'effectuèrent chacun pour soi d'où une aigreur
réciproque qui ne
fit que grandir quand la situation devint de plus en plus sombre 41.
En Flandres, c'en est fini de la
bataille livrée ensemble, coude à coude, chacun combat pour soi.
Quant au Commandement belge, il sait que
la fin approche. Il ne reste qu'à se battre tant que
c'est possible sans massacre inutile non seulement des soldats mais encore des
centaines de milliers
de civils pris au piège, eux aussi, dans les Flandres 42.
« L'Histoire est le récit explicatif d'un fait humain à portée sociale qui s'est déroulé dans le passé 43.
Le lecteur serein doit jeter un regard critique sur ce que Sir Basil Liddel Hart attribue au
déferlement de souvenirs de grands chefs - civils ou militaires, prestigieux ou chanceux -. Ce
« cross-checking » sera souvent grinçant mais peut aussi révéler que leur rôle dans la guerre vaut
mieux que des écarts de langage
même s'ils sont rédigés après coup et maintenus tels quels ...
Ces deux réflexions donnent d'autant plus de valeur au fair-play et à l'honnêteté
intellectuelle du
chef de peloton de cavalerie devenu
Vicomte Monckton.
Il savait que ses compagnons d'arme belges
pouvaient être fiers d'avoir contribué à sauver ceux
qui deviendront le noyau des armées de la Libération.
40 CHARLES Jean-Léon,
Professeur à l'Ecole Royale
Militaire, Les Forces Armées belges au cours de la
Deuxième Guerre Mondiale, La Renaissance du livre, Bruxelles p 53.
L'auteur a établi le décompte des pertes
parmi les ± 600.000 Belges sous les armes dont 450.000 environ se
trouvaient à l'Armée de campagne dans les Flandres.
5.481 militaires belges furent tués pendant les 18 jours ou décèderont des suites de leurs blessures au cours des
mois de mai et juin 1940.
(NDLR: le décompte du Service Historique et
la réponse à une Question parlementaire du 16 mai 1946 citent les
chiffres de 6.200 et 6.098. Cette différence est
probablement due à un nombre de disparus de ± 526).
Parmi eux:
307 officiers, 658 sous-officiers, 582 caporaux et brigadiers, 4.241 soldats
3.565 issus de l'Infanterie dont == 500 Chasseurs Ardennais
408 issus de la Cavalerie dont 123 des Groupes et Escadrons Cyclistes DI
752 issus de l'Artillerie
290 issus du Génie et troupes de transmission
91 issus de la Gendarmerie
497 issus d'autres unités: Aéronautique et Services
Suivant le Centre de Documentation Historique, le nombre de blessés se situe autour de 12.000.
Il est difficile d'évaluer le chiffre des
pertes britanniques dont l'effectif du BEF. présents sur le continent entre
septembre 1939 et le 4 juin 1940 s'élevait à 394.000 dont 237.000 combattants. Les deux auteurs précités
(ELLIS et WANTY) font état de 68.111
tués, morts de leurs blessures, disparus, blessés et prisonniers de
guerre.
Seul, le Général WANTY
mentionne le chiffre de 650 tués.
41BALACE F., Jours de Guerre T III op cit P 54
42
VANWELEKENHUYZEN J., Le Haut-Commandement belge et les alliés en 1914-1918 et en mai 1940,
Revue belge d'Histoire Militaire XXI-l mars 1988 p 42
43 BALACE F., Réflexions autour d'une collection, Dexia, Décembre 2001 p 17
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